(As tu noté la subtile rime dans le titre?)
Bien.
Aujourd'hui, (enfin, il y a 3 jours, mais on fait comme si c'était aujourd'hui, parce que Cauet ça le dérange pas de tourner ses émissions déneuronalisantes le lundi aprèm, et de nous faire croire que ça bosse un jeudi soir jusqu'à 1heure du mat').
Donc, aujourd'hui, je n'ai pas testé la nouvelle crème amincissante, ni le slim porté à l'envers, ni le fait de ne plus parler à la voisine qui met les couches sales de son morveux devant sa porte, ce qui fait que tout les escaliers sentent le caca de gamin.
Non.
Aujourd'hui, j'ai testé la rencontre post internet.
En gros, pour entrer en contact avec le sexe opposé, tu peux discuter sur internet.
Chose que j'ai toujours faite.
Mais aprés, tu peux rencontrer, pour de vrai de vrai, le bipède mâle en question.
Chose que je n'avais jamais faite. Jusqu'à présent.
Et tu sais quoi?
C'était folklo.
Le genre de situation où, quand t'es dedans, tu flippes, mais tu te dis en même temps que ça sera vachement fendard de le raconter autour de toi aprés coup.
Je rencontre donc Brutasse, tenant du titre numéro 1.
Je me doutais que son profil parsemé de "Kikou, jmapele Gerard, Lol, jsui 1 mec cooool, lol, allé vien me voir, tu sera pa déçu." ne sentait pas bon le prix goncourt.
Mais il avait des abdos en béton.
Et plein de tatouages. (Rapelle toi, c'était le fantasme de la semaine dernière!)
Et il avait l'air méchant.
Ouh, que ça avait l'air excitant de sortir avec bad boy brutal.
Bref.
On décide de se voir un soir dans un café.
Texto reçu à 19h30 et des brouettes :
"Done moi ton adress."
Moi, je pense : Ok. Je ne te connais pas mec. J'ai pas envie de me retrouver découpée en petits apéricubes au fond de ton frigo.
Je réponds donc, de façon toute aussi concise :
"Non."
Texto numéro 2 de brutasse : "Done moi ton numéro et ta rue."
Je me dis, mince, le pauvre, il ne doit pas avoir de mémoire immédiate.
Je décide de compatir.
Je réponds donc :
"Non."
3ème texto (t'as vu, ça va vite hein!) : "pk." (traduction : "Pourquoi ne veux tu pas accéder à ma demande charmante demoiselle?")
Je réponds :
"Je ne te connais pas, je préfères qu'on se voit dans un bar, place de clichy."
4ème texto : "Ok."
Je me rends donc dans un bar, place de clichy.
Je commande une vodka fraise pour me donner du courage.
Appel entrant de brutasse :
Brutasse "Té ou?" (Oui, il fait même des fautes d'orthographe quand il parle. Il est trés fort.)
Moi "Je suis à tel bar."
Brutasse "T'a commander?"
Moi "Heu, oui.."
Brutasse "Putain! Je trouve pas de place. Viens dans ma voiture."
Moi "Mais heu, je n'ai pas commencé à boire."
Brutasse "Ben tire toi, tu di au mec que tu revien dans 5 minute."
Moi "D'aaaccord. Heu, je ne peux pas faire ça."
Brutasse "T'avai ka pas commandé."
Moi "Non mais ça va ouais? T'es pas tranquille toi."
Brutasse "Allé, ça fé 1 demi heure que je tourne. Steuplait vien. Tu t'en va si ta pa payé c pa grave."
Et trés cher ami, c'est ce que j'ai fait. En ayant honte. Trés honte.
De moi.
Je monte donc dans la voiture de Brutasse.
Aprés avoir tourné pendant 3 plombes, il est vrai, nous nous arrêtons enfin.
On sort.
Brutasse me pousse, oubliant que je pèse 20 kilos de moins que lui.
Brutasse "Alor, comme ça, t'a peur de moi?"
Moi "Hé ho, reste tranquille, j'ai fait du shitsitsu!" (crédible).
Puis, on passe devant un petit restaurant chinois.
Brutasse me pousse violemment à l'intérieur, en me disant :
"On va bouffé là."
Après avoir fait un vol plané dans le restaurant, nous nous asseyons et je partage donc des nems avec un homme de cromagnon.
La discussion était folklorique elle aussi.
Je parlais pour deux.
Je posais des questions.
Brutasse répondais par l'affirmative.
Ou la négative.
Ou il ne savait pas.
Sans saisir à son tour la baballe de la dialectique.
Ce qui fait qu'après un blanc, qui ne semblait pas le gêner, je me sentais obligée de relancer cette baballe en commençant mes phrases par :
" Et bien, moi, pour ma part, je bla bla bla..."
Mais j'avoue qu'à un moment, il a sorti la subtilité du siècle.
Aprés lui avoir demandé, de façon chafouine, si les relations par internet, ça marchait bien, il me dit :
Brutasse : "Non."
Moi : "Alleeeez, vas -y, tu peux me dire!"
Brutasse :
"Non. ça fait 4 mois que j'ai pas niké.
J'ai (attention, ouvre grand tes oreilles) la quéquette en flammes."
Et il ne rit même pas.
Et il s'enfourne un nem entier dans la bouche.
Je le regarde, les yeux ronds. Me disant qu'il doit traîner ses conquêtes par les cheveux, vivre dans une grotte et se ronger les ongles des pieds.
Là, cette phrase qui revient à moi quelques fois, clignote frénétiquement dans ma tête :
"Mais bordel qu'est ce que je fais là?"
Nous retournons ensuite vers sa voiture.
Il conduit en mettant une chanson de zouk love sur laquelle il chante trés trés fort et trés trés faux des paroles qui faisaient à peu prés ça :
"Darling, je t'aiiime encore! Ton corps si beau et si puuuure me manque! Oh darling je t'aime encooooore!"
Et il ne rit toujours pas.
Mon Dieu.
Je me cachais dans mon patshmina pour ne pas :
1) rire
2) pleurer
3) dormir
Et, ENFIN, il me ramène.
Faisant, au passage, une réflexion sur le string que je portais.
Mais comme maman lis sûrement ce post, je ne vais pas la dire.
Là, je suis rentrée.
Je me suis allongée sur mon lit, enroulée dans mon pashmina.
J'ai pris mon vieux singe en peluche tout écrasé, tellement je l'ai serré fort dans mes bras quand je faisais des cauchemars la nuit. Je l'ai pris dans mes bras.
Je suis restée habillée dans le lit, à regarder le plafond.
Et j'ai éclaté de rire.
Ma coloc est arrivé et m'a dit : "Heu...ça va?"
Et moi, limite au bord des larmes, je lui dit nerveusement :
"J'ai passé la soirée avec le fils caché de Jean claude Van damme et de Chuck Norris."