jeudi 27 novembre 2008

A BAS LA POSTE



Je reçois un petit papier orange de la redoute :
« Vous avez gagné 100000000 d’Euros.
Non, on blague, par contre, vos moufles et votre bonnet pour l’hiver sont dans un colis, dans la poste à côté de chez vous, depuis 2 jours, et faudrait penser à venir le chercher quand même, car y’a pas écrit la poste là… Ah, si. »
Bref, j’y vais, avec un bouquin très bien et de la musique.
J’ai attendu 45 minutes.
Non, mais dis comme ça, ça paraît court.
Mais putain, 45 minutes, avec plein de gens qui râlent, des femmes enceintes qui demandent en hurlant si la Russie fait bien partie de l’Union Européenne, des petits qui ouvrent les cartes de vœux où de la musique légèrement agaçante sort du papier et vient se frotter dans le creux de ton pavillon…45 minutes, c’est long.
Je me disais qu’en fait, il devait y avoir un grand labyrinthe creusé dans la terre, et que les agents de la poste se perdaient pour aller chercher les colis, et que quelquefois, ils mourraient de faim, et que quand ils en perdaient trop, ils remplaçaient par d’autres agents qui se perdraient et donc…
Bref.
Ils avaient pas mon colis.
La, j’ai dit à Joseph, de la poste (Oui, il avait une étiquette avec son prénom dessus, je me suis dit qu’il y avait peut être bien un rapport),
« Mais comment ça se fait que je reçois ce papier disant que vous avez le colis, alors que vous me dites qu’il n’y est pas ? »
« AAAAh mademoiselle, on ne malmène pas le personnel administratif hein ! »
« Mais je vous crie pas dessus, je veux juste savoir pourquoi ! »
« AAAAh mademoiselle, moi j’y suis pour rien. Hein ! Donc, il faut revenir plus tard ! »
« Plus tard… Mais quand ? »
« AAAH mademoiselle, je ne suis pas un agenda, hein ! Alors vous repassez quand vous voulez et vous verrez bien. »
Je me suis imaginé que joseph était aplati par une machine qui le transformait en timbre humain et qu’il était collé sur un carton en partance pour la Sibérie.
Donc, je reviendrais.
Je le lui ai dit, avec une voix de robot d’ailleurs.

Que « JE REVIENDRAIS ».
Mais Joseph n’a pas compris.

mardi 25 novembre 2008

MES SUCCES EN BOITE




L’autre jour, je suis allée en boite.
J’avais mis des talons pour faire genre, et je suis rentrée en marchant pieds nus dans Paris, les pieds recouverts de cloques ensanglantées, soutenue par Comtesse qui chantait du Claude François et se faisait draguer par un Faux américain.
Soirée de la loose, je sais, je sais.
Bref, je danse, sur le Jerk, dans les tromboscopes, mortel.
Là, un mec vient se placer devant moi et se dandines clopin clopant.
Bon.
Allez, c’est samedi, on va être cool.
On danse ensemble.
Le mec a pas l’air frais.
Il se rapproche, pose ses mains sur mes hanches.
Là, Copine me regarde de sa banquette et lève son pouce. Merci Copine.
Bon, on danse bizarrement, parce qu’on n’arrive pas à se mettre dans le même rythme.
La tête du mec est près de mon cou.
Et là.
Mais qu’est ce qu’il lui a pris, je ne sais pas.
En tout cas, il m’a mordue comme un porc le salaud.
Genre, je te plante mes incisives dans ton cou brûlant.
J’ai hurlé, je l’ai repoussé, et je lui ai dit : « Non mais ça va pas non ? »
Vampire inscrit aux alcooliques anonymes (VIAAA) me répond un "quoiqu’estcequ’ilya" brumeux.
Je lui dis qu’il vient de me mordre, qu’il m’a fait mal, et que c’est un grand malade quand même.
Il me dit mais non, je t’ai pas fait mal.
Et VIAAA se rapproche une deuxième fois dangereusement de ma jugulaire.
Là, je l’ai repoussé, et je lui ai dit un « Mais heu, toi aussi vous êtes con. »
Et ensuite, je suis allée bouder sur la banquette, à côté de Copine qui avait parié 100 Euros avec Monsieur Rigolo qu’elle allait rouler un palot ce soir.
Je lui ai déconseillé de s'approcher de VIAAA.

Au cas où elle souhaiterait garder sa langue.

dimanche 23 novembre 2008

FOLIN LE FOU


Le lendemain matin, à Vera Cruz.

Je reçois un appel masqué (donc je ne réponds pas, ça pourrait être important, on ne sait jamais) à 09h35.
Un deuxième à 10h46.
Un troisième à 11h18.
Un quat… Cinq... Six… Sept… Huit…
Neuf.
Sans message.
Moi, comme une buse, je me suis dis que ça devait être mon banquier, rapport à ma capacité à rester dans le négatif des chiffres (en même temps, j’ai jamais aimé les chiffres).
Et puis j’ai enfin répondu, de manière légèrement agressive :
« ALLO ! »
« Ouais, heu salut… »
« … C’est QUI ?! »
« Ouais, ben c’est le mec d’hier soir… »
« … »
« Tu sais, Folin, le mec que t’as rencontré devant ta fac.. »
Moi « … Ah ouais, ok, je remet. C’est toi qui m’a appelé toute la journée ? En numéro caché ? (traître).»

Folin le fou « Ouais, je voulais que tu décroches.. T’es libre ce soir ? »
Moi « Non, je peux pas, il repasse l’intégrale de Patrick Sébastien sur France 2. J’ai promis. »
Folin le fou « Ok, bon une autre fois alors… T’habites où dans Paris ? »
Moi « Sur la ligne 13. »
Folin le fou « AH putain ! Je HAIS cette ligne ! »
Moi « Ouais, non, c’est vrai qu’elle est chiante, y’a tout le temps du monde et… »
Folin le fou « Non, c’est la ligne que prenait mon ex pour aller se faire sauter par son amant. »
Moi « … »
Folin le fou « Quelle sacrée salope, tu te rends pas compte, attends je t’explique ce qu’elle m’a fait.. »
Moi « Heuu, non, mais t’es pas obligé, je te connais depuis hier et… »
Folin le fou « Alors, je te dis, d’abord, j’ai fouillé dans son compte Internet, et j’ai retrouvé des messages d’elle et de son enculé d’amant. »
Moi « … »

Folin le fou « Alors, ce que j’ai fait, c’est que j’ai tout éteint chez moi, j’ai mis des bougies, des fleurs, et je l’ai attendu. Quand elle est arrivée, je l’ai prise dans mes bras. Elle, elle me disait « mais qu’est ce que tu as fait bébé ? Qu’est ce qui se passe ? », et moi, je lui ai dis, en lui caressant la joue, que je l’aimais, que j’avais enfin trouvé le moyen que l’on soit heureux tout les deux, et que je devais lui demander quelque chose d’important pour moi. Là, elle s’est mise à pleurer, HAHAHA, elle pleurait la salope, elle me regardait, et elle me disait : « Demande moi ! Tu peux tout me dire ! », et là, je l’ai regardé sans rien dire, et là, je lui ai mis UNE GROSSE TARTE DANS SA GUEULE DE PUTE..
(Juste imagine que je tenais le téléphone, les yeux exorbités, je pouvais pas en placer une tellement il était excité par ce qu’il racontait)
…Et là je lui ai dit que c’était une grosse connasse, que je savais tout et que j’allais dire à tout le monde et à ses parents quelle salope elle faisait. Et je lui ai montré ses conversations sur l’ordinateur avec son amant. Elle en revenait pas HAHAHA. »

J’ai laissé un gros blanc quand il a fini.

Puis, j’ai dit :
« Heu, Folin, sacré Folin, il faut que je te dises : j’ai un sérieux problème avec les gens violents. Ils ne me plaisent pas trop tu comprends… »
Folin me répond « Mais je suis pas violent ! Attends, je lui ai mis UNE baffe, et (attention les oreilles), elle le méritait. C’est la seule fois de ma vie où j’ai frappé une fille, parce que sinon, c’est elle qui me frappait, et j’étais bien obligé de me défendre et de la repousser, donc des fois, je la repoussais contre les murs ou les placards pour la calmer (sic). »
Là, je me suis dit qu’il fallait que je termine de façon cordiale la conversation.

Moi « Oui, alors Folin, c’est passionnant tout ça, mais je dois retrouver un ami que j’héberge ce soir. »
Folin « C’est qui ce mec ? »

Là, j’ai dû me retenir de ne pas rire.
Moi « C’est un A.M.I, que j’héberge ce soir. »
Folin « Vous allez faire quoi exactement ? »

Là, ça m’a énervé.
Moi « Ben, ça je ne sais pas, je pense qu’il va me prendre par tous les trous sur la table, contre la porte, sur le lavabo, contre le canapé, sur la fenêtre du salon et contre la télé. »
Mais non, je ne vais pas énerver Folin le fou.
J’ai dit qu’on allait jouer au Monopoly.
Ou autre.
Bref, après, j’ai raccroché en disant que je passais sous un tunnel et que je…
Folin : « Mais t’es pas chez toi ? »
Moi « Captes plus, allez salut ! »
Je raccroche.
Non, mais il s’est pris une ligne de Tagada, ce drogué.

Donc, tout ça pour dire que, oui, j’y réfléchirais à 2,3 et même 4 fois avant de donner mon numéro.
Mais que la blonde a survécu.
Yehaa.

lundi 10 novembre 2008

Psychopate d'un jour, psychopate toujours


Je ne pense pas que j'attire les fous.
En fait, je crois que mon problème, c'est que je ne les reconnais pas.
Voilà, c'est ça. je ne me méfie pas assez. Partant du principe bien naïf que chaque être humain porte la bonté en lui.
...
Non, je déconnes, c'est juste qu'au premier abord, ma première pensée ne sera pas que c'est peut être un serial killeur et violeur de berger allemand, qui prend son pieds en emmenant des nains kleptomanes valser dans des thés dansants.
Non, ma première pensée c'est : qu'est ce que je peux trouver de sympa chez ce type?

Bon, assez de l'intro.
Entrons dans le vif du sujet.
Je raconte.

Je vais en cours du soir, en vrac après une journée de boulot, la moitié de mes cheveux en bataille, le maquillage qui s'est barré, jean, basket, gros sac mou.
Bref, j'étais pas vraiment dans l'option glamour, mais je m'en foutais.
Là, un type m'aborde.
"Excusez moi, mademoiselle, je vous regarde marcher depuis tout à l'heure...
Ok, là, ça aurait pu me mettre la puce à l'oreille.
... Et je vous trouve vraiment charmante. Je peux vous inviter à boire un verre?"

Je le regarde. Bon, d'habitude, je continue mon chemin, en regardant droit devant moi et en marmonnant un "Désolée pas le temps attendue par mon copain/mari/petit ami qui est juste au bout de la rue mais c'est sympa merci au revoir."
Mais là, je sais pas. Je le trouvais mignon.
Je lui dis quand même :

"Heuuu, c'est gentil, mais j'ai cours en fait."
"A quelle heure finissez vous? On peut se voir après si vous voulez?"
"En fait, je dois aller voir une amie qui m'attends" (c'était vrai).
"Bon, d'accord, excusez moi de vous avoir dérangée et bonne soirée mademoiselle."

Et là, j'ai fait un truc que j'ai jamais fait de ma vie entière de moi (un pet de mouche mais quand même).

"Heuuu, mais heu si tu veux, je peux te donner mon numéro, tu me rappelles et on va se boire un verre une autre fois?"

Lui, tout content me dit Ok ma poule (bon, pas vraiment, mais à peu prés).

Je lui donne mon numéro, on blablate encore un peu, et tu t'appelles comment, et tu viens d'où et patati et patata.

Et puis on se tape la bise et je vais en cours.

Jusque là, tout va bien...

mercredi 5 novembre 2008

Un nuage qui se coince




C’est même pas que je me sens seule parce que je viens de me prendre un plan monumental, c’est que je le suis.
Tu vois, j’allais écrire, jusqu’à hier, c’est à dire y’a même pas 1 heure, que j’étais sur un petit nuage blanc bien confortable et tout.
Là, c’est comme si le nuage s’était évaporé de dessous mes fesses et était entré dans ma bouche, m’étouffant.
En ce moment, il est bloqué dans le sternum.
C’est pas qu’il m’empêcherait de respirer, mais presque.
Tu vois, je pensais que ça y était, que je pouvais faire enfin confiance et arrêter de faire ma pétasse toute fière.
Et ben pan, pan et re pan dans ta gueule.
Le début, tu sais, celui où tout est bien, où il est parfait, où t’es parfaite, où vous vous entendez trop bien et tout… Ben putain, il aura été court là tu vois.

J’aillais écrire que je me sentais belle pour une fois.
Je te jure.
Parce que ça m’était jamais arrivé.
De me sentir belle.
En fait, quand j’étais au collège, j’étais même carrément moche. Repoussante.
J’avais la panoplie de la guenon pré pubère.
Des cheveux gras après 2 heures de shampoing, agrémentés de pellicules.
Un appareil dentaire qui transformait mes dents en gare de chantier.
Des binocles tordues.
Et surtout une peau…Je me pétais un bouton blanc, y’en a trois autres qui poussaient dans la seconde. Par vengeance.
Les bâtards.
Je me maquillais pas, je me coiffais pas, je m’habillais comme un sac (oui, je sais, ça n’a pas beaucoup changé.)
Et je te jure, je te raconte pas des salades.
Je me regardais dans le miroir, et je me trouvais tellement moche que j’étais persuadée, mais vraiment persuadée, qu’aucun mec ne voudrait jamais coucher avec moi.
Alors, je me disais que j’aillais entrer au couvent.
C’est pas une blague.
J’avais même un petit jésus à côté de la chaîne Hi fi, et de temps en temps, je le regardais, je le fixais et je lui disais :

« …
Pourquoi tu m’as faite aussi vilaine ? »

Bon, lui, il se contentait de regarder ses pieds avec ses yeux de plastiques.
Et puis miracle.
Pas le genre qui descend du ciel avec une petite paire d’ailes dans le dos.
Non, un vrai miracle.

La pilule.

Ça a changé ma vie, parce que :
- Déjà, ma peau purulente s’est transformée en quelque chose d’acceptable. Ça, c’était énorme.
- J’ai eu des seins. Comment j’étais contente.
- J’ai eu des cheveux moins dégueu. Bon, je sais pas si c’était à cause de la pilule, mais ça change pas mal aussi.
- Et puis, à la même période, on m’a enlevé l’appareil dentaire. J’en revenais pas d’avoir un sourire qui faisait pas reculer les gens.

6 mois après, paf, j’ai eu un copain, un vrai de vrai.
Je crois bien qu’il m’a aimé.
Mais je me suis jamais sentie spécialement belle pour lui.
Même aujourd’hui. Je me regarde dans la glace. Je me dis. Bon.
Voilà, faut bien s’accepter hein.
Je me trouve pas moche. Ni belle. Je me trouve normale. Des fois, quand je m’arrange et tout, je me dis que je suis capable de plaire. Et puis, avec mes blagues trop mortelles, c’est bon, je me les met dans la poche les petits gars.
Bref.
Je ne me suis jamais sentie belle aux yeux d’un mec.
Je me suis déjà sentie désirable.
Des fois, on m’a dit que j’avais « des seins mortels », ou « un beau cul ».
Bon, on prend ce qu’on a, hein, on va pas chipoter.

Et là, tu vois, pour la première fois de ma vie, je me suis sentie belle.
En fait, il me regardait.
Enfin, il faisait plus que me regarder.
J’avais l’impression qu’il voyait tout en transparent, à travers moi, que je pouvais rien lui cacher. Mais c’était pas un regard qui dérange. Il était tout doux.
Il me regardait comme ça, sans rien dire.
Il détaillait mon visage.
Moi, je stressais un peu.
Je me disais qu’il repérait tous mes défauts.
Alors, je lui ai sourit. Un sourire qui voulait dire : « ben ouais, je sais, mais j’y peux rien si je suis faite comme ça. »
Là, il a passé son doigt au dessus de mon œil.
Il m’a encore regardé, et il a laissé son doigt sur mon sourcil.
Et là, il m’a dit :
« Qu’est ce que t’es belle. »

Putain, j’ai dû tirer une tronche de 10 mètres.
Genre, c’est la plus grosse énormité que j’ai entendu de ma vie.
Je l’ai regardé avec des yeux ronds, pour être sure d’avoir bien entendu ce qu’il venait de dire.
Là, il a fait le tour de mon œil avec son doigt, tout doucement.
Et il m’a dit :
« Tu peux pas savoir comment t’es belle. Plus je te regardes, plus je te trouve belle. J’aime ton visage, ton regard et ton sourire. Tu es belle, ma chérie. »
Là, ma mâchoire s’est carrément décrochée.
Je pouvais rien dire, je m’y attendais pas.
Je regardais juste ses yeux qui me traversait.
J’arrivais pas à parler, pour lui dire une connerie du genre « C’est vraiiii ? » Ou « Oooh merci mon bébé ».
Non, j’ai rien dit du tout.
Et j’ai essayé de ravaler des larmes qui demandaient qu’à sortir.
Putain, je vais pas chialer parce qu’un mec me dit qu’il me trouve belle.
C’est juste que quand il a dit ça, en me regardant de cette manière, j’ai pensé à moi, dans ma période ingrate.
J’aurais jamais cru que ça m’arriverait.
Sans déconner, tu m’aurais raconté ça, je t’aurais dit « Ben tiens, la bonne blague. »

Voilà, j’étais transportée.

Bon, là, je suis tombée de haut.
Mais c’est pas grave.
Franchement, même si ça a duré 10 secondes, j’ai eu l’impression d’exister dans les yeux de quelqu’un.


Et ça me retourne le bide rien que d’y penser encore maintenant.


Benvenuto

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Non, jdéconne toujours hein...