Ah purée, que c'est bon d'avoir une montée d'adrénaline provoquée par la colère et l'ahurissement de cette situation ubuesque.
Et même le réveil lumière tout nouveau de Phillips avec les oiseaux qui gazouillent n'a point apaisé mon courroux aisément justifié.
Alors que je rentre dans cet univers fabuleux que je nomme métro, je détecte, sur ma gauche, une sensation offalctive pour le moins déplaisante.
Je tourne la tête.
Et je vois Gros lard, affalé sur 3 sièges, je dis bien 3, le bide dépassant du pantalon cradingue, en train de fumer un joint et de lorgner une petite nénette qui trouvait soudain ses pieds fantastiques.
Et, bien sur, la rame était bondée, petit bébé dans la poussette à côté de gros lard et maman qui ferme sa gueule, de peur d'éventuelles représailles de Gros lard.
Une sorte de pulsion assassine m'a envahie. Le coin gauche de ma bouche s'est relevé prestement pour révéler mes canines luisantes, et je n'ai pu m'empêcher de grogner doucement.
Je crois même que des éclairs rouges se sont doucement allumés au fond de mes yeux et se sont dirigés vers gros lard, qui s'est soudain senti piqué par mon regard.
"Qu'est ce que t'as à me regarder comme ça?"
"Tu fumes dans le métro, et il y a un bébé à côté de toi."
"J'en ai rien à foutre."
Il regarde la nénette de 15 ans : "T'aimes pas l'odeur du joint, toi? Hein ? J'suis sur que t'aimes bien... Tu veux goûter?"
Elle me regarde en me suppliant du regard.
Je dis à Gros lard :
"Dis moi, ta maman a fumé de l'herbe quand elle était enceinte non? ça expliquerait beaucoup de choses."
"Ta gueule salope."
"Toi -même, Gros lard."
"Salope."
"Gros lard."
"Ta gueule."
"Ta gueule toi-même."
"Pffffffioutttt!" Souffla gros lard, tirant toujours sur son joint.
Je regardais les 4 ou 5 mecs du métro qui, eux, tournaient leurs regards ailleurs.
Je disait tout haut : "Je suis en train de rêver, hein? ça n'arrive pas vraiment, non? Il n'est pas vraiment là, ce gros lard?"
"Pffftout..."
Je suis descendue en souhaitant bon courage aux vaillants hommes de la rame du métro, espérant que ce courage qui leur manquait viendrait les accompagner.
Et tandis que le métro repartait, j'ai regardé Gros lard a travers la vitre.
Et je lui ai fait un doigt d'honneur bien raide et bien droit, avec un grand sourire, en articulant "SALUT GROS LARD"
Liliiom : 1 Gros lard : 0
4 commentaires:
Chapeau pour ton premier paragraphe. Tu as très bien résumé le sentiment.
Le mélange de colère et d'ahurissement de vivre "ça" (tu es en train de le vivre, mais tu as du mal à le croire). La monté d'adrénaline qui te submerge d'un coup et te fait dire tout ce que tu penses. Et pour finir : l'étrange, mais plaisant, sentiment quand c'est fini et que l'adrénaline redescend.
Cédric : Oui... Surtout que j'ai été la seule à l'ouvrir, alors que la rame était bondée.. ça m'a enervée d'autant plus que je pense que si Gros lard avait voulu bouger son tas de graisse pour m'en coller une, je suis pas sûre que les gens auraient réagis...
C'est pas faux.
Ma poulette t'es folle... Tu te rends compte de ce qui aurait pu t'arriver si Gros Lard s'était énervé ?? Enfin en même temps heureusment qu'il y a des gens pour dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas... Rah lala, sacrée toi !
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