Alors, le repas à thème de l'hôpital, c'était "pas de sel aujourd'hui. Non, cherche pas. Pas moyen".
"Mais je suis pas diabétique, moi !"
"On s'en tamponne."
Bon, ben d'accord.
Alors c'était pas très bon.
Et surtout, j'aurais dû me méfier de la purée de fruit.
Une sorte de gelée verdâtre bizarre, que j'ai avalée malgré tout.
A 16h, elle voulait déjà sortir de mon corps.
Alors je me suis discrètement dirigée vers les toilettes, la démarche légère et versatile pour cacher ma monumentale envie de chier.
J'ai prié pour qu'il n'y ait personnes dans les cabinets du personnel, qui sont au nombre de 2 et séparés par un mur ayant l'épaisseur d'une feuille de papier carbone et laissant passer tous les sons possibles et imaginables.
Chouette, la voie est libre.
Je rentre, commence à défaire mon pantalon.
Au moment de la délivrance, j'entends la porte qui s'ouvre et quelqu'un qui s'installe dans le chiotte à côté.
Je retiens de toutes mes forces la crotte/purée de fruit démoniaque, ayant la trouille du bruit immonde que cela va faire.
Une goutte de sueur perle sur ma joue.
Je supplie qu'il fasse vite.
Soudain, un bruit décapant se fait entendre : mon voisin anonyme est en train de se lâcher et ne se gêne pas le moins du monde pour déféquer bruyamment, des pets assourdissants l'accompagnant.
Je me retiens, mais je n'en peux plus.
Un rire sonore s'échappe de ma bouche, tout comme la purée de fruit de mon...
Puis c'est le silence.
Et là, voisin anonyme me dit à travers le mur :
" Vous aussi, vous avez tenté la purée de fruits ?"
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