mardi 9 avril 2013

Le mot du jour


La vérité fait mal.

Vieille femme aux cheveux noirs, édentées, puant le bouc à 100 mètres à la ronde.
La vérité n’est pas belle.
Quand elle se dévoile à toi, l’effroi fige ton cerveau, tes pupilles.
Vieille sorcière.
Elle est là, blottie derrière tes illusions, pour souffler l’enchantement qui t'endormait dans le creux de ses bras chauds et tièdes.

Près de toi.
Rester près de toi, toujours.
Comme si mon cœur, qui voulait s’enrouler au tien, avait perdu une infime partie de sa consistance.

C’est marrant, parce que je pensais que je ne retrouverais pas cette sensation avant longtemps.
Que je serais plus forte, face à l’angoisse et la vacuité de ma fragile existence.
Oui, j’allais aimer vivre, puisque j’aimais et que je l’étais en retour.
Satiété d’une vie qui colle au fantasme : 

« Et ils vécurent heureux…


Mais ils ne savaient pas que la vérité se cachait dans le château, qu’elle surgirait un jour ou l’autre. Parce que c’est comme ça. La vérité compte les jours où elle se révélera à toi. Et t’étranglera au petit matin, ses longs doigts serrant ton cou et brisant ton souffle.»

On n’imagine jamais le tournant d’une relation, tout un monde qui change soudain.
Il a suffit de lire, par hasard, quelques mots sur un écran lumineux.
Comprendre, en quelques secondes, que l’homme qui partageait ma vie depuis quelques temps, avait une autre vie, avec une autre femme. Que cet homme était une autre personne, que je ne connaissais pas. Le masochisme m’a poussé à lire la conversation échangée en entier, révélation de leur rendez-vous, des dates, découvrant les mots, des mots étrangers, dans lesquels je n'existais plus.

Et puis le froid qui s’engloutit dans ma nuque.
Voilà, c’est fini.

Pourtant… Toujours là, inexorablement présent, il respire encore… Il me donne du courage.
Je suis vivante.
Et ce putain d’enfoiré d’espoir est presque plus fort que moi. Il est partout. 
Dans les yeux de mes amis, qui voit en moi un être merveilleux.
Dans les mots de Lucie Luce, et sa colère contre celui qui m’a rendu si triste.
Dans les bras de ma famille, qui se pose autour de moi et me donne envie de vivre mille ans, ou plus..
Dans cette vie, cette chienne de vie qui m'offre tant.
Et je me dis que je suis chanceuse. J’aurais pu le découvrir bien plus tard.
Que c’est un signe de cette vie.
Ce n’était pas lui. Pas encore lui.

Je le rencontrerais un jour, l’être de ma vie.
Et avec lui, j’oserais affronter la vérité et son horrible visage.
Peut-être même qu’on deviendra amies, elle et moi.
Qui sait ?

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Non, jdéconne toujours hein...