Tu prends un journal intime d'une jeune ado à frange accro à Justin Bieber,
Tu rajoutes la profondeur scénaristique des épisodes de Twilight,
Tu insères des passages crus aussi violents que le jambon de bayonne,
Tu parsèmes de quelques termes piqués sur Wikipédia quand tu tapes "sado masochisme"
Tu mélanges.
Tu obtiens cette merde monumentale avec un titre assez alambiqué nommée "50 nuances de Grey", chié par E. L. James, une rosbeef.
Non mais je te jure...
Essai numéro 1, qui a reconnu sa dépendance, me l'a gentiment prêté.
Le livre, je l'ai bouffé en 2 jours.
Plus de 500 pages et j'ai eu l'impression qu'il m'est resté sur l'estomac, comme un excès de frites à l'huile bien grasse.
Beurp.
C'est mal écrit, et encore, Tchoupi relève le niveau de littérature comparé à cette bouse.
Bourré des fautes d’orthographe et de syntaxe, plein de "Ah... Ohlalala... Quoi ?.... Non...." dans la tête décérébrée de l'héroïne, qui se nomme... Anastasia...
Oui, Anastasia.
Depuis Disney, je n'avais pas entendu ce prénom. Enfin, c'est peut être une référence malsaine.
Donc Anastasia, jeune fille vierge aussi calibrée qu'un tapis de bain, rencontre un très beau, très riche, très célèbre milliardaire nommé Christian Grey.
Dommage, ça aurait été intéressant que le mec n'ait pas tous les atouts (genre il lui manque une jambe ou il vomit à chaque fois qu'il tousse, un truc un peu fun, mais bon, ce n'est pas moi qui écrit).
Et là, coup de foudre. Assez rapidement (une centaine de pages quand même), le Christian va te la trousser bien comme il faut. A savoir que la grognasse est vierge, que c'est une bombe atomique, et qu'à chaque fois que le Christian lui fait la bise, elle a un orgasme. Mais Anastasia découvre que Christian a des démons intérieurs (et on ne parle pas de ses hémorroïdes). Il aime le sado masochisme et propose à la greluche de signer un contrat qui prévoit toutes les clauses de leurs rapports. S'ensuit une page de scène de cul, une page d'Anastasia qui s'interroge sur "Non mais quand même il est bizarre, il veut me cravacher, je suis pas une jument, merde", une scène de cul, Anastasia qui se dit "Ohlala, il est si beau, il a de si beaux yeux et j'ai les hormones qui font des clapotis", une scène de cul, Anastasia qui se dit "..." (ben rien, vu que son activité neuronale est aussi dynamique qu'un désert inter sidéral).
Et pourtant, malgré mon effarement sur la portée littéraire de cet excrément intellectuel, je voulais savoir ce qui allait se passer.
C'est marrant la puissance de ces oeuvres. On sait que c'est de la merde, et pourtant, on adore ça. Un peu comme les romans de Cartland ou les feux de l'amour. C'est nul, c'est nul, c'est nul, mais je regarde ou je lis.
De la junk food pour le cerveau.
Et du coup, je pense que ça agit comme la junk food tout court.
Le mac donald, tu le sais que c'est de la merde. Et pourtant, tu y vas, tu le manges.
On aime le caca.
Tu peux faire bêêêê devant ton écran, mais c'est vrai.
Nous sommes des scatophiles de l'esprit.
Enfin voilà ça m’énerve. Je suis en colère contre moi d'avoir été accro à cette daube, en colère contre les autres lecteurs qui se contentent de ça, en colère contre l'auteure et ses potes correcteurs qui se sont pas foulés, comparé aux millions qu'ils se prennent, contre les suites et le film qui va être tourné, en colère contre Maître Gims, qui dit dans sa chanson bella "je suis l'ombre de ton iench et je suis bête comme des ieps." (Putain Brel doit se retourner dans sa tombe).
Mais ça me passera, aussi vite qu'une envie de pisser.
Tout comme je suis certaine que vite s'effacera l'empreinte de Grey et de sa grognasse.
D'abord.
mardi 20 août 2013
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Non, jdéconne toujours hein...
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