J'aime, et je veux pâlir;
J'aime, et je veux souffrir;
J'aime, et pour un baiser je donne mon génie;
J'aime, et je veux sentir sur ma joue amaigrie
Ruisseler une source impossible à tarir.
J'aime et je veux chanter la joie et la paresse,
Ma folle expérience et mes soucis d'un jour,
Et je veux raconter et répéter sans cesse
Qu'après avoir juré de vivre sans maîtresse.
J'ai fait serment de vivre et de mourir d'amour.
(Alfred de Musset, Poésies, « La Nuit d'août »)
Aujourd'hui, j'ai suivi du regard ma mère qui reprenait le train pour l'emmener loin de moi.
Ma tante se retournait en marchant, tout en s'éloignant, me faisant des signes de la main.
Ma mère avancait loin devant.
Elle s'éloignait.
Je ne distinguais plus que son manteau beige, ses cheveux blonds, le gris manteau de mon beau père marchant à côté d'elle.
Et l'angoisse m'a étreint la gorge.
En partant, elle emmenait avec elle la vie de ces derniers jours.
Les planches ne devenaient qu'un souvenir, s'éloignant, disparaissant comme le manteau de ma mère.
Ce vide familier revenait dans mon coeur. N'y laissant qu'une empreinte de triste nostalgie.
Si seulement je pouvais retourner le sablier du temps.
Si seulement je pouvais revenir en arrière.
Pour jouer, rejouer, jouer encore et encore, sans jamais m'arrêter.
Si seulement je pouvais vivre de cette vie jouée.
Si seulement...
2 commentaires:
Ben j'crois qu'on ressent à peu près la même chose... A cela près que moi ça fait 8 mois que je n'ai pas frissonné à l'idée de monter sur scène... :(
Va falloir qu'on agisse... On se cherche une troupe amateur ?
Ouiiiiiiiiiii
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