jeudi 24 octobre 2013

La sortie du jour

- Allez, ce soir, on sort !

- Tu m'emmènes où ?

- Dans LE lieu de perdition ignoble.

- ...

- Le gouffre de la beaufitude

- ...

- Au... Karaoké !

- YEHAA !

mercredi 23 octobre 2013

L'allumeuse du jour

2h27 du matin.
Paris.

Dans un sous sol.
La musique frappe contre les murs et il est difficile de distinguer les visages.
L'ambiance est moite, un mélange de bière, de sueurs et de parfum bon marché flotte autour de moi.

On fête les 30 ans de monsieur rigolo, qui est complètement torché (quand on fait plusieurs roulades dans la rue, y compris devant le bar dans lequel on veut rentrer, quand on mange des frites par terre ou qu'on mord le sac d'une fille, on est soit torché, soit pas tranquille, soit les deux).

On s'amuse, on danse, on boit.
Bref, on oublie.

Un mec plutôt bien bâti s'approche de moi et commence sa parade nuptiale.

Bon, je suis pas très d'humeur mais ... Pourquoi pas.
J'échange deux trois vannes avec lui.

Mister G, mon pote, me glisse : "Le mec qui te drague là, ben son pote m'a dit qu'il allait se marier et qu'il voulait s'amuser une dernière fois."

...

Ah ouais ?
Oh putain, ça monte là.
Une colère, je te dis pas.
C'est moi qui vais m'amuser.

Alors je ne l'ai pas allumé, ce filsdeup, j'ai sorti le lance flamme.
Je me suis transformée en sorte de grosse bitch, effectuant une danse collé serré, faisant une bouche de canard et des yeux de chat perdu, le regardant par en dessous et mettant mon doigt sur mes lèvres.
Quand il voulait m'embrasser, j'esquivais.

Et puis à un moment, je me suis mise à genoux devant lui pour...
Refaire ses lacets.

J'ai entendu les rires de Mister G.
C'était bonnard.

On doit partir.
Je dis à filsdeup, qui commence à être lourd, me tenant les bras et voulant m'embrasser coûte que coûte :

- " Embrasse là pour moi et dis lui que je la plains !"

- " Quoi ?"

- "Ta future femme, bouffon !"

- "Ah... Bon ok, mais tu veux pas juste me faire un bisou ?"

- " Non. Mais tu sais, il y a un truc qui me rassures..."

- "Quoi ?"

- "Elle doit faire exactement la même chose que toi en ce moment. Allez, salut !"

lundi 21 octobre 2013

La douloureuse cohabitation du jour

Je persiste et je signe, en plus.

Paulo Coelho dit que quand tu fais une erreur une fois, c'est une erreur. Quand tu la fais deux fois, c'est une décision.

Bon, et bien je persiste à prendre ces décisions alors que j'entends PV (Petite Voix) qui me fait

"Tût tût tût ! Tu le sais... Fais pas semblant de ne pas écouter, tu le sais.
Que ce garçon n'est pas pour toi,
Que bouffer le paquet entier de biscuit au chocolat te fera culpabiliser,
Que ne pas répondre à ce texto place l'autre dans cette situation d'attente que tu détestes quand c'est à ton tour d'attendre,
Que pleurer sur ton sort n'avancera en rien dans la résolution de tes "problèmes",
Que, non de Dieu, NON, ce garçon n'est pas pour toi.

Faut te le dire en quelle langue ?"

Et oui... Je sais... On m'a parlé récemment de la Programmation Neuro Linguistique, ou PNL.

En gros, si tu dis à un gamin : "Ne saute pas dans cette flaque d'eau", il n'aura qu'une seule envie, c'est d'y sauter et à pieds joints en plus.
Il faudrait donc lui dire un truc du style : "Reste au sec". Histoire d'être un peu plus efficace.

Comme nous restons toute notre existence et au fond de nous de petits enfants apeurés, qui se cachent derrière leur rôle de grand, leurs travail, leur famille et leur vie sociale, il faudrait que Petite Voix nous coache et utilise le PNL de manière plus persuasive.

Enfin bon, c'est un souhait qui semble parfois bien inutile. Là est tout le paradoxe de notre chère petite humanité. Et ça va au delà du simple désir : "Je veux ce que je n'ai pas".
C'est une part de masochiste qui s'insinue et qui nous fait penser : "Je veux ce que je n'ai pas et qui, je sais, me fera pourtant du mal."

Pfff, comment on fait pour s'en sortir et dompter ce satané désir maso ?
Yoga ?
Retraite anticipée au bout du monde ?
Abstinence ?
Végétalisme ?
Visionnage en un seul trait de tous les épisodes de Lost ?

S'il existe une solution, je suis preneuse.
En attendant, on va essayer de cohabiter avec cette petite garce qui veut nous faire sauter dans la flaque d'eau : ne pas la nier totalement, ne pas y céder entièrement.

Et puis bon, comme on dit que notre pire ennemi c'est nous même, on garde au moins l'avantage d'une bataille familière.

Benvenuto

Une bière gratuite offerte pour chaque
visite.

Non, jdéconne toujours hein...