jeudi 23 juin 2011

Liliiom et les hommes (Part 56)

Quand t'es passablement éméchée et que tu te demandes où sont les snorkies à 3 heures du matin, tu devrais éviter de... Draguer.
Car cela te permettrait d'éviter de sortir the réplique à bipède du moment.

Situation.

Tu essaie de t'exprimer, persuadée que ce que tu racontes est énorme :

Liliiom " Nan mais je veux dire que le truc de ouf, c'est que le fait que je t'en parle maintenant, ben que la personne à l'autre bout de la terre, elle dit le même truc que moi tu vois, et du coup, attends, elle parle de moi alors qu'elle me connait même pas et que moi aussi et qu'en fait, tu peux toujours penser à la cannelle, forcément y'a quelqu'un qui le dira. Et ça c'est beau."

Bipède "Excuse moi, mais je ne comprends rien à ce que tu me racontes."

Liliiom (regard navré) " Hé ben. Heureusement que t'es mignon parce que t'es un peu concon."

Bipède "..."

C'est pas la classe ça, quand même, cette réplique hein ?
Surtout quand le lendemain, bipède me regarde et me dit : "Tu te souviens de ce que tu m'a dis hier ?"

Et là, je bénis mes 10 ans de cours de comédie :
Liliiom (battement innocent de sourcils) "Noooon ? Que veux tu dire ? Moi je t'ai dis ça ? Tu es sûr ? Haha, non, tu me fais marcher ? Ohlalala, je n'ai aucun, mais alors, aucun souvenir. Mais non t'es pas concon. Mais si t'es mignon. Bon, tais-toi. Et embrasse moi."

mercredi 15 juin 2011

Si j'étais Dieu

Si j'étais Dieu, je ferais quoi ?

Je castrerai ces hommes que j'ai vu à l'entrée du métro, qui attachent un sac plastique sur la queue d'un chien et qui trouvent amusant de le voir marcher comme un canard.

Je redonnerai la vue à cet homme qui chante avec sa guitare, qui a une voix si douce, si fragile, portée par les notes sublimes de son instrument et dont la beauté déchirante semble invisible aux yeux des autres passagers.

Je rendrai cet homme aussi pauvre que celui qui lui tend la main et qu'il méprise, du haut de son baladeur numérique.

Je carresserai le visage de l'enfant qui rit aux grimaces d'un inconnu.

Je serai partagé entre l'amour et la haine que je porte envers mes semblables.

Entre l'envie de détruire, de laisser pourrir dans le fond des entrailles de la terre ces faibles et tristes créatures.

Entre l'envie de porter, de comprendre l'incroyable beauté qui habite chacun des êtres et sentir leurs âmes vivantes, vibrantes.

Croire non pas en moi-même, puisque je serai Dieu.
Mais croire en l'homme.

dimanche 5 juin 2011

Mes pelures d'oignon

"[...] La raison pour laquelle tant de gens ont l’impression d’être deux en un, de la raison pour laquelle je me suis toujours sentie deux.

Il y a mon moi profond, l’être que je suis vraiment sous ces pelures d’oignon superposées que sont les déguisements et les conventions sociales, et qui cachent ce qu’il y a dessous, au coeur de moi-même, dans ce cercle ultime et obscur : une créature cachée, qui surgit intacte de mes souvenirs d’enfance et supporte tant bien que mal le poids de ma vie et des raisons secrètes qui l’animent.

Et il y a mon double, l’être que je ne suis pas mais que, du fait que les autres le disaient, j’ai toujours cru être : une calamité ambulante, authentique et absolue.
[...]

Mais, malgré tout, la calamité, l’hystérique, l’immature, la grosse, moi-même, n’était pas tout à fait ce que croyaient les autres.

C’est quelque chose qui arrive, je suppose, à tout le monde.

Et qui t’arrivera aussi à toi, car personne, aucun de nous ne constitue un tout objectif, catégoriquement défini, qui soit identique aux yeux de tous et dont tous puissent s’enquérir comme d’un acte de propriété ou d’un testament ; chacun est plutôt un kaléidoscope, aux formes et aux couleurs changeantes selon la personne qui le regarde et selon l’angle, quand bien même il conserve inchangés les éléments qui, ensemble, composent les dessins dont la vue divertit autrui ; ou bien un écran sur lequel nous projetons nos propres illusions, nos carences, nos déceptions, nos frustrations, et où nous reconnaissons non pas la réalité, mais ce que nous voulons voir, car la matérialité n’est qu’une surface réfléchissante.

Chacun, chacune associe à l’apparence physique d’autrui toutes les idées qu’il ou elle se fait intérieurement de lui, et ce sont ces préjugés qui, en fin de compte, occupent l’essentiel de cette apparence."

Lucia ETXEBARRIA - Un miracle en équilibre

Benvenuto

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Non, jdéconne toujours hein...