dimanche 2 mai 2010

Il pleut.

Il pleut.
Il est 19h11 et j'ai passé ma journée à trainer.
La fenêtre est ouverte et c'est bon d'entendre la pluie.
Je repense à la soirée d'hier...
Drôle de soirée.
Où sans le prévoir, je me retrouve dans l'appartement de beaux et jeunes comédiens.
Où celui que je considère comme étant le plus beau de la soirée m'invite, après m'avoir regardée, à m'asseoir prés de lui.
Appelons le BGQLS.
Le Beau Gosse Qui Le Sait.
C'est drôle.
J'ai eu l'impression d'être la favorite du roi.
Pour un moment. Un instant.
Avant la prochaine.
J'étais flattée, mais pourtant, mon statut précaire de préférée m'angoissait.
Pour combien de temps allais - je plus compter que les autres ?
Je le savais pourtant. Je le savais bien.

Je suis montée avec lui sur son scooter.
Il me montrait tous les endroits qu'il connaissait, dans lesquels il avait joué.
Il me disait qu'il ne pouvait pas s'empêcher de se la raconter avec moi.
J'ai souris.
Je me disais que la fille derrière ce BGQLS, c'était moi.

Nous sommes allé dans un bar.
Un bar de comédiens.
Les gens se regardaient, s'observaient, se jaugeaient.
Je ne me sentais pas à ma place.
"Tu es trop simple pour eux."
M'a dit un gars.
Je n'ai pas su comment le prendre.
Je veux pourtant faire de ce métier ma vie.
Mais je ne me suis pas sentie bien dans ce monde là.

Une fille est arrivée. Clairement amoureuse de BGQLS. Comme le nez au milieu de la figure.
Une fille très mignonne. Qui passera à la casserole. Comme beaucoup d'autres, j'imagine.

Elle m'a détestée.

Nous sommes allé dans un autre bar.
Il dansait avec moi, me disait qu'il me kiffait. Il m'embrassait.
Je n'arrivais pas à croire que je pouvais l'intéresser.
Pourtant, j'étais clairement celle qui avait été désignée pour la soirée.
La fille amoureuse a dansé avec lui elle aussi.
Et moi, j'étais à côté, sirotant mon verre. Attendant qu'il se tourne vers moi.
Je me sentais tellement passive.
Je n'aimais pas être celle là.

Nous sommes retourné dans l'appartement de l'ami de mon amie.
Il m'a fait danser sur du Gainsbourg.
La fille amoureuse le regardait, assise prés de la fenêtre.
A un moment, il s'est allongé à même le sol, dans cet appartement vide que son ami venait à peine d'avoir.
La fille s'est allongée prés de lui.
Et moi, assise plus loin, je l'attendais toujours.
Je me suis détestée encore une fois.

La fille amoureuse est finalement partie. En me déposant deux bises rageuses sur les joues.

Nous avons passé le meilleur moment de la soirée, sur le matelas posé à même le sol, à rire comme des gamins avec mon amie et ces 2 beaux mecs.
De temps en temps, il m'embrassait.
Je me sentais tellement petite.
Et puis, il m'a dit : "On va chez toi."
Je dis oui.

Mon amie me souffle à l'oreille, avant de partir : "Il est marié et à une petite fille d'1 an."
...

Je monte sur son scooter.
Je me sens vide, triste.
Il me demande si j'ai des préservatifs chez moi et sors de la monnaie de sa poche pour en acheter, au cas où.

Cet aspect logistique des choses finit de m'achever.

Il me dépose dans ma rue, me demandant si son scooter n'est pas trop loin.
J'enlève mon casque.
Moi "Je dois te dire quelque chose."
Lui "Quoi ? Qu'est ce qu'il y a."

Moi "Il y a que je n'ai pas envie d'être de la chair pour ton canon, de me sentir vide une fois que tu m'auras remplie, d'être réduite à un numéro, un vague souvenir, une nuit qui s'efface parmi toutes les autres. Je n'ai pas envie d'être un fantôme qui s'évapore au creux des draps, de me sentir seule parce que je sais que je ne te reverrais pas. Je n'ai pas envie de voir le visage de ta femme, de ta fille, pendant que tu me pénétreras. Je n'ai pas envie de tomber dans cette facilité, de me conduire en fille passive qui n'aura rien choisit et qui se sera faite baiser, au sens propre du terme."

Bien sur, je n'ai pas dit ça.
J'ai dit quelque chose de beaucoup plus accessible.

Moi "Je ne couche pas. Le premier soir. Je peux t'héberger, mais ne t'attends à rien d'autre."
Lui "Donc, si je viens chez toi, on ne couchera pas ensemble ?"
(bravo)
Moi "C'est ça."
Lui "Ok. Ben je rentres chez moi alors. Allez, salut."
Il m'embrasse.
Et part, sans demander son reste.
Ni mon numéro de téléphone.

Je montais mes escaliers.
Je me disais que je devrais faire demi tour, remonter le temps.
Après tout, j'aurais pu passer un bon moment.
Mais après ? Après tout. Après quoi ?

Je suis dans mon lit.
Je me dis que j'ai choisi.
ça me suffit à me dire que j'ai pris la bonne décision.
Parce que c'est moi, moi seule, qui choisit à quoi peut ressembler ma vie.

Et je refuse, de tout mon être, la facilité et la vacuité des relations humaines.

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Non, jdéconne toujours hein...