jeudi 5 novembre 2009

Il faut bien se dire Adieu



Je n’aime pas les enterrements.

Je me sens toujours de trop, je ne sais jamais quoi dire pour soulager toute cette peine et pour me soustraire à l’atmosphère étouffante qui règne durant la cérémonie.
Je ne me sens pas à ma place.

Ce que j’aime encore moins, c’est quand je dois réprimer un fou rire nerveux.

C’est atroce.

J’explique.

Le prêtre, que nous connaissons bien, a 70 ans bien tassés et possède un karma estampillé Pierre Richard, niveau III.

D’abord, c’est le CD qui a du mal à s’enclencher.
Puis qui sursaute.
L’avé Maria boîte, sous les doigts de son nouveau « DJ Catho ».

Ensuite, c’est l’ouverture de la mauvaise porte et le « Mais où est ce qu’ils sont passés ?! » de Prêtre Richard, adressé aux gars des pompes funèbres, qui se trouvaient donc de l’autre côté.

Mais surtout… Surtout…
C’est le chant.



Comment dire. Le prêtre chante très très mal et très très faux.
J’avais demandé à géniteur : « Il ne va pas chanter, hein ? »
Il m’avait dit : « S’il chante, je lui casse la gueule. »


Quand de sa voix chevrotante et abominable, les premières notes de « Ce n’est qu’un au revoir » se sont mises à sortir, je me suis caché dans mon écharpe.
Horrible.
Essais numéro 1 et 2 me regardaient du coin de l’œil.
Je me disais que j’allais faire semblant de pleurer.

Loupé.

Ce qui m’a soulagé, c’est qu’après en avoir parlé à Belle maman, prête à m’excuser honteusement, elle m’a avoué qu’elle aussi, elle avait eu envie de rire.
Et qu’elle s’était cachée dans son mouchoir.

Me suis sentie moins seule.

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Non, jdéconne toujours hein...