lundi 31 mars 2008

rupture


Dans un café de Paris.
Un couple entre, elle d'abord, lui ensuite. Ils semblent heureux de trouver un endroit bien chaud et d'échapper ainsi au froid du dehors qui mord.Il s'asseoit.
Elle -"Il faut que j'aille aux toilettes. Tu me commandes un café?"
Lui- "Ben, heu, j'ai pas de monnaie en fait..."
Elle - "Ne t'inquiète pas, moi, j'en ai, alors, prends moi un café, ok? Merci." (sale radin)

Elle va aux toilettes. Elle se regarde dans le miroir, et se dit, que c'est un mauvais moment à passer, qu'il va falloir improviser parce qu'elle n'a jamais été très douée pour les discours. Le secret, c'est d'aborder la chose, de lancer la pierre dans l'eau. Une fois que c'est fait, ca va tout seul. Même si ça tourne aux règlements de compte. Elle a le bide qui se retourne. Allez, plus vite ce sera fait, mieux ce sera.
Et puis c'est un gentil garçon, je suis sûre que ça va bien se passer.Si elle savait...Elle revient à leur place.
En plus de son café, môsieur s'est commandé un demi sur son compte. Elle a une petite pensée narquoise. Oui effectivement, il vaut mieux arrêter de fréquenter ce malotru.
Il la prend dans ses bras, l'embrasse avec force (est ce qu'il s'en doute?), et lui dit :
lui - "Ma chérie, avec mes potes, on fête le beaujolais nouveau ce soir. ça te dit?"(heu comment dire...non)
Elle, génée, "Ben en fait, j'ai été invitée au restau par une copine et des potes à elle, j'aimerais y aller...Tu vois quoi...Heu"
Lui -" ah ben c'est cool, on fait ça alors, on va dans ton restaurant." (Et je t'invite, comme d'hab c'est ça? )
Elle, génée puissance dix - "Heu, ben si tu veux passer la soirée avec tes potes, ne te gène pas pour moi (mais vraiment pas hein)."
Lui, "Bon, c'est quoi ça, on se voit pas ce soir c'est ça?" ( s'énerve déjà, va pas être de la tarte)Elle, génée puissance mille "Ben heu...Je sais pas..."

Gros silence.Qui dure.Qui pèse.

Lui-"Bon, allez, qu'est ce qu'il y a?"
Elle arrive pas à parler.Lui -"Allez, crache le morceau. Dis-le. Allez, dis-le!"
Elle - "Ben tu sais bien".
Lui - "Je veux que tu le dises. Je veux l'entendre. Allez, fait pas ta timide."
Etrange, Il sourit largement en disant ça. Se retrouver à poil au milieu du café ne la mettrait pas plus mal à l'aise qu'elle ne l'est à ce moment là.
Elle - "Heu..Je voudrais qu'on arrête..."
(elle a à peine réussit à lever la tête).
Lui -"Et ben voilààà! Et alors, dis moi pourquoi?" Il est hilare.
Elle - "Pourquoi est ce que tu ris?"
Lui- "Parce que ça me fait rire tout ça. Je le savais en fait (ha?). Tu m'as vraiment pris pour un con et ça me fait marrer. (ha?...). Allez dis moi pourquoi! (il se marre).

Parce que:
Tu ne m'as jamais invité nulle part, et tu as poussé l'hypocrisie jusqu'à sortir mollement ton portefeuille tout en le rangeant très vite une fois que je t'avais devancé (comme une conne).
Tu pues de la gueule parce que tu n'aimes pas te laver les dents.
Tu ne me fais plus rêver.
Tu es collant, envahissant, et surtout trés mou.
Tu m'a traité de conne quand j'ai émis la possibilité qu'il pouvait exister un dieu ou quelquechose aprés la mort.
Tu ne m'as jamais fait jouir.
Mais surtout, je sais que je ne tomberais pas amoureuse de toi.

Et ben non, elle n'a rien dit de tout ça.
Pourtant, c'était l'occasion de vider son sac.Elle a juste sorti un truc du genre :
"ben je sais pas (Et lui qui répond, ben pourquoi tu le fais alors, t'es pas conne, non?), c'est juste que je me sens pas bien..Je sens qu'il faut qu'on arrête car je n'arriverais plus à être bien. Et toi non plus. C'est mieux plutot que d'attendre que ça empire, non?"
Lui -"T'as mon DVD des simpsons au fait."
Elle -"Je l'ai dans mon sac, si tu veux je te le rend maintenant."
Lui -"Putain t'as tout prévu. C'est dégueulasse. Toute façon j'allais le faire si tu l'avais pas fait (Hé ben fallait pas te priver). Ouais, c'est vrai, j'en avais marre que tu me fasses passer aprés tes potes et toutes tes activités. T'as jamais rien fait pour moi (pas que sa mémoire qui soit courte à ce con)."
Elle a pas envie de se défendre. Elle l'écoute vomir sur elle.
Tant mieux, pas de regrets, pas de culpabilité.
C'est un ignoble con.
Il en rajoute.
Lui- "Au fait, j'aimerais bien que tu me présente tes copines du cours florent, là ptite Severine, la. Elle est trés mignone. Tu veux pas faire ça pour moi? (Je vais pas lui infliger ça, la pauvre)."
Elle le regarde. Soulagée subitement.Il finit d'un trait son demi, prend son manteau, se lève et lui dit :"Et ben salut, à la prochaine. J'tappele pour que tu me rende mon DVD" (parce que monsieur n'a pas de sac et que ça n'est pas pratique).
Il s'en va.
Il lui laisse la note, ainsi qu'un goût d'amertume dans la bouche.
A côté, 3 copines se marrent entre elles, sans avoir perçue un instant de cette scène pathétique. Tant mieux.
Elle regarde son portable machinalement. Tiens, un message. Un certain Nicolas, qui l'invite à manger un cochon pour se détendre. Elle sourit et l'apelle.
Elle - "Ben écoute, je suis opé pour ton cochon."
Un autre Lui - "J'arrive."
Si elle avait su que ces mots l'amèneraient dans une ville au bout de la France, prés d'une mer inconnue et en compagnie d'un scout naturiste...Comme quoi. Il faut faire confiance à la vie, jouir de ses imprévus, de cette roulette russe qui nous permet de connaître des surprises, des lendemains inconnus.. Quoi de plus beau?

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Non, jdéconne toujours hein...